C’est une expérience complète qui unit le corps, le souffle, les sensations, le mental, l’énergie et la psyché.
Le yoga devient ainsi un chemin d’unification où chaque plan s’harmonise autour du centre.
Entre stabilité et mouvement, ancrage et légèreté, il révèle la profondeur du lien entre le corps et la conscience.
Sur le plan physique, l’équilibre est une danse subtile entre ancrage et élévation.
Chaque posture (āsana) mobilise les appuis, la gravité, le tonus, et la respiration.
Le corps devient un axe vivant, souple et stable à la fois.
C’est une stabilité fluide, reflet de l’harmonie intérieure.
La respiration relie les opposés : inspirer et expirer, recevoir et offrir.
Quand le souffle devient régulier et conscient, le système nerveux s’apaise.
Le prāṇa, souffle vital, harmonise le corps et le mental.
L’équilibre respiratoire, c’est l’unité du rythme intérieur.
Les sens deviennent plus fins, l’attention se tourne vers l’intérieur.
Sentir les appuis, la direction du mouvement, la densité du poids.
Le corps devient un instrument d’écoute et de présence.
C’est la base du yoga somatique, où la sensation guide la conscience.
Quand le corps s’équilibre, le mental s’apaise.
La posture devient un espace de clarté : ni tension, ni relâchement excessif.
C’est l’état de yogaḥ citta-vṛtti-nirodhaḥ décrit par Patañjali,
l’arrêt des fluctuations mentales qui ramène à la paix intérieure.
La colonne vertébrale devient un axis mundi, un arbre du monde intérieur.
Chaque respiration relie le bas et le haut, le yin et le yang.
L’énergie circule librement quand les contraires s’unissent.
L’équilibre énergétique est la signature d’un corps habité par la conscience.
Pour Carl Gustav Jung, l’équilibre intérieur correspond à l’union du conscient et de l’inconscient.
Chaque tension dans le corps peut refléter un conflit psychique.
Par la pratique du yoga, ces forces opposées se réconcilient :
le processus d’individuation s’incarne dans la posture et le souffle.
Le yoga devient ainsi un pont entre la psychologie des profondeurs et la sagesse du corps.
Ressentir l’équilibre, c’est sentir la vie circuler entre tous les plans.
C’est expérimenter la conjonction des opposés, chère à Jung, dans un geste, une respiration, un silence.
Le yoga devient alors une pratique d’unité, un art de l’équilibre vivant.